« Antigone »
Sculpture en taille directe sur pierre de Bourgogne
Dimensions : 160 cm x 60 cm x 30 cm
« Antigone »
Sculpture en taille directe sur pierre de Bourgogne
Dimensions : 160 cm x 60 cm x 30 cm
Antigone est l’une des enfants nés de l’union incestueuse du roi de Thèbes Œdipe et de sa propre mère, Jocaste. Antigone est la sœur d’Ismène, d’Etéocle et de Polynice.
Lorsqu’Oedipe est chassé de Thèbes par ses frères, les yeux crevés, il doit mendier sa nourriture sur les routes : Antigone devient son guide et veille sur lui jusqu’à son dernier instant.
Puis Antigone revient à Thèbes où elle assiste à l’affrontement se ses frères, Etéocle et Polynice, qui se disputent le trône. Polynice assiege la ville avec l’aide d’une armée étrangère et il combat son frère.
Eteocle et Polynice meurent. Créon, leur oncle, en profite pour prendre le pouvoir. Il ordonne des funérailles solennelles pour Etéocle et interdit qu’il soit donné une sépulture à Polynice, coupable à ses yeux d’avoir porté les armes contre sa patrie avec le concours d’étrangers. Ainsi l’âme de Polynice ne connaîtra jamais de repos.
Pourtant Antigone, qui considère comme sacré le devoir d’ensevelir les morts, se rend une nuit auprès du corps de son frère et verse sur lui, selon le rite, quelques poignées de terre.
Lorsque Créon apprend qu’Antigone a bravé son interdiction, il la condamne à mort. Elle est enterrée vive dans le tombeau des Labdacides . Plutôt que de mourir de faim, elle choisit de se pendre.
Hémon, fils de Créon et fiancé d’Antigone, se suicide de désespoir . Eurydice , l’épouse de Créon, met aussi fin à ses jours lorsqu’elle apprend la mort de son fils.
La pièce de Sophocle (441 avant Jésus-Christ) commence lorsqu’Antigone décide de braver l’interdiction de son oncle Créon et d’ensevelir le corps de son frère Polynice. Jean Anouilh va s’en inspirer pour écrire Antigone en 1942.
« Antigone est au fond de la tombe pendue aux fils de sa ceinture, des fils bleus, des fils verts, des fils rouges qui lui font comme un collier d’enfant, et Hémon à ses genoux qui la tient dans ses bras et gémit, le visage enfoui dans sa robe. » Antigone, de Jean Anouilh, Editions La Table Ronde
Cette statue est apparue au sculpteur à la lecture de la pièce d’Anouilh et plus particulièrement des quelques lignes citées en extrait.
Il a vu Antigone pendue; Hémon à ses pieds éperdu de souffrance.
Alors, dans un bloc de pierre de Bourgogne qui était à l’origine un vieux linteau de ferme, il est parti à la recherche de cette figure mythologique.
Hémon, anéanti par la douleur, essaie de retenir l’envol de sa bien-aimée. Effondré par terre, il s’accroche encore à elle, la tête contre ses genoux, dans un sursaut désespéré pour retenir celle qui n’est déjà plus.
Le mouvement d’envol d’Antigone symbolise non seulement la mort de cette figure tragique, mais surtout sa fierté et sa liberté. Sa fin est aussi une libération, elle choisit sa destinée comme elle choisist ses derniers instants.
Seule la tête penchée sur le côté rappelle la corde, la violence de ce sacrifice et le moyen qui lui permet de s’affranchir de tout ce que le pouvoir et l’ordre établi avaient décidé pour elle.